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Député de l’Hérault, Patrick Vignal estime que pour améliorer la cohésion sociale, il est essentiel de développer, de structurer la médiation sociale. L’homme qui prépare un rapport confié par le Premier ministre est ferme dans sa position : il faut absolument améliorer les dispositifs de la médiation sociale, notamment en repensant le statut de médiateur. Alain Brevet, médiateur social, nous en parle dans cet article.

De l’importance de la médiation sociale

« Il faut structurer et développer la médiation sociale », estime Patrick Vignal, en réponse à la question posée sur les moyens d’amélioration de la cohésion sociale. C’est à Montpellier que l’homme chargé de préparer un rapport confié par Jean Castex en a dévoilé les grandes lignes, notamment des recommandations concrètes pour améliorer les dispositifs existants de la médiation sociale (si vous souhaitez en savoir plus : https://alain-brevet-mediation-sociale.fr/mediation-sociale-definition-emergence-principes-deontologiques/).

« Bien sûr que la médiation sociale est importante ! Pour établir ce rapport, j’ai fait le choix d’aller à la rencontre des acteurs de terrain dans toute la France. Que ce soit à Bordeaux, à Béziers, à Rennes ou à Vitrolles, à Strasbourg ou à Lille, j’ai pu constater l’efficacité de la médiation sociale pour renforcer la cohésion sociale et améliorer le vivre ensemble dans les quartiers », explique d’emblée le député de l’Hérault. Une efficacité qui se traduit par des missions concrètes d’intérêt public, que ce soit au niveau de l’accès aux droits et services, du milieu scolaire et la jeunesse, ou encore la prévention de la montée de phénomènes violents, le harcèlement entre jeunes, l’incivilité…

Partant de ce constat, le rapporteur recommande de renforcer la médiation sociale dans les villes, et plus particulièrement dans le QPV (quartier prioritaire). A ce propos, Patrick Vignal explique : « Il faut plus de médiateurs dont on a pu vérifier l’efficacité pour apaiser les tensions et éviter les conflits, et pour recréer du lien social. Nous sommes dans une France fracturée, une France du dos à dos… Il faut que les gens se parlent, s’écoutent, et la médiation est un outil efficace… La médiation sociale est d’ailleurs labellisée avec la norme Afnor ».

Médiateur social : un métier en manque de reconnaissance

Malgré toute son importance, la médiation sociale ne semble pas être reconnue à sa juste valeur. L’un des moyens d’y remédier est de repenser le statut de médiateur social, en structurant la filière. C’est en tout cas ce que propose le rapport en question. Intitulé « Remettre de l’humain dans l’urbain », ledit rapport regorge de propositions concrètes dans ce sens : « J’ai établi un diagnostic pour l’Etat et je formule des propositions pour l’amélioration des dispositifs existants. Et cela passe par la refonte du statut de médiateur, qui doit être reconnu comme un vrai métier », estime le rapporteur.

Aujourd’hui, force est de constater que le métier de médiateur social n’est pas assez reconnu, ni valorisé. D’où l’importance de structurer la filière, notamment en créant des cadres de formation adaptés. A ce niveau, le député de l’Hérault propose de créer la première école de la médiation sociale à Marseille, dans les locaux inoccupés du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale).